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Yonnel Ghernaouti pour 450.FM
Ce passionnant ouvrage vise à informer et à éduquer le maçon et à rendre le lecteur conscient d’un problème, d’une situation : entrer en maçonnerie, mais surtout y rester. Il enrichit notre compréhension de ce sujet crucial.
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Rémi Boyer pour La Lettre du Crocodile
De ce titre, la deuxième partie, « et surtout pourquoi le rester », est la plus importante alors que le nombre de déçus de la Franc-maçonnerie ne cesse de croître, entre ceux qui la quittent et ceux qui restent par habitude.
L’auteur, qui a choisi le très beau nom de François L’Arpenteur, très conscient de cette situation, s’adresse « à ceux qui doutent » :
« Dans tout parcours maçonnique, il arrive parfois qu’un apprenti, un compagnon ou un maître, reste en deçà de ce qu’il espérait découvrir, recevoir ou connaître par l’encadrement susceptible de le faire évoluer. Par défaut de travail ou d’accompagnement, par manque d’observation et de références, les réponses obtenues s’avèrent d’un métal terne, sans épaisseur ni profondeur aucune, donc insuffisantes. »
Le livre concerne ainsi les profanes comme les initiés désireux de se retrouver dans la proposition de l’ordre maçonnique en posant un certain nombre de repères, de jalons, qui soutiennent ce qui se veut une démarche initiatique.
Il commence par questionner les rapports entre tradition initiatique et modernité, un thème qui traverse la Franc-maçonnerie aujourd’hui et souvent la met en tension, une tension qui peut être stérilisante ou au contraire créatrice.
« Dans son approche humaniste, la Franc-maçonnerie, nous dit François L’Arpenteur, se veut à la fois philanthropique, philosophique et progressive. Pour elle, la pensée rationaliste constitue un appel permanent à (re)définir la modernité et aborder les interrogations qu’elle soulève. Mais il ne faut pas oublier qu’elle associe et pratique deux démarches complémentaires, l’initiation, comme épreuve de l’être au monde et à la matière (ce qui est), et le symbolisme, comme rapport de l’être au langage et à la pensée (ce qui est dit). Ainsi sont réunies les conditions de l’échange entre les êtres, comme celles de leur développement. »
L’ouvrage propose quelques outils pour saisir la démarche en trois espaces :
« Être : 1 – Le Temple ; 2 – L’initiation ; 3 – Le symbolisme »
« Échanger : 4 – La tenue ; 5 – Le rite, le rituel ; 6 – La parole »
« Transmettre : 7 – La loge, l’atelier ; 8 – La planche ; 9 – L’égrégore »
Avec beaucoup d’ouverture, avec précision, en évitant une érudition assommante, c’est l’expression du processus initiatique maçonnique au sein d’un monde en changement permanent qui est esquissé. Il s’agit, nous dit l’auteur, d’être au monde, de devenir et d’a(d)venir :
« Aujourd’hui, reprend l’auteur, pourquoi devenir Franc-maçon ou Franc-maçonne ? Les pages qui précèdent dessinent déjà quelques ciels et paysages porteurs d’éléments de réponses à cette question, donc d’éclairement. Plus précisément, par la magie de cette géographie imaginaire et symbolique, s’ouvrent des voies susceptibles d’éveiller un intérêt qui renvoie, tel un miroir et ses reflets, à de plus personnelles préoccupations, bien avant de délivrer la perception d’un début d’infini, ou d’entrevoir le charme indécis d’une immensité ».
Et d’insister sur « être présent », « dépasser les apparences », « rechercher et dévoiler le sens », des fondamentaux trop souvent négligés.
C’est un ouvrage qui éclaire les chemins possibles, qui oriente et répond à quelques questions que se posent tant le profane intéressé que le Franc-maçon inscrit dans la démarche de l’initiation.
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Claude Godard pour Epistolae Latomorum
Un indispensable
Voilà un petit livre intelligent. Un de ces petits livres qui remettent les idées en place. On est loin des divagations plus ou moins fumeuses, des interprétations très ésotériques, tellement ésotériques que l’on s’y perd … Non, là, c’est du quotidien, du vécu, des questions que l’on se pose … ou pas …Et puis, il s’adresse à tous, jeunes maçons avec leurs doutes et leurs inquiétudes, maçons « blanchis sous le harnais » pleins de certitudes et de suffisance, parfois.
Quoi qu’il en soit, plus de questions que de réponses. Et c’est tant mieux.
« Dès que l’on parle « Symboles », sur 100 personnes, il y a 100 réponses et sur 100 Francs-maçons , il y a 100 querelles » assure
François l’Arpenteur avant d’ajouter : « Le profane se pose des questions sans trouver de réponses. La Loge est cet espace de réflexion dans la sérénité. En cela, malgré son grand âge, la Maçonnerie est étonnamment moderne ».
Comme elle l’était il y a 300 ans.
Cet ouvrage pourrait constituer un manuel pratique de réflexion permanente sur les vécus en Loge. Il fournit un certain nombre d’outils salutaires, parce qu’ils invitent à la réflexion, autour de trois grands thèmes : être, échanger, transmettre. Chaque thème portant une approche plus précise. Ainsi « Être » portera : le
Temple (situer/se situer), l’initiation (chercher/ se chercher) et le symbolisme (découvrir/ se découvrir).
Concluons avec l’auteur anonyme : « Ainsi, la franc-maçonnerie ne peut être un préjugé, une idée toute faite, un alibi, un ornement, une décoration, une posture, une croyance, un mythe, un anachronisme, une vérité révélée, une théologie, une religion, une foi, une confession, une prière, un postulat, un dogme, un oukase, une loi, une idéologie, et encore moins une contrainte morale ou la règle d’une soumission ». C’est dit !
Utile, oui, comme dit la chanson : Je veux être utile à vivre et à chanter, je veux être utile à vivre et à rêver.
Car, en Loge, nous vivons, nous rêvons et nous chantons (au rite français) aussi …
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