La machine volante est un objet pesant dont le lieu naturel est le sol. Qu'elle puisse voler est donc une énigme qu'un pilote peut rencontrer au cours de sa formation. Celle-là et quelques autres sont abordées lors de discussions d'aéro-club croquées avec une ironie affectueuse. Les questions traitées vont du principe d'inertie à la couleur des nuages en passant par le principe de Bernoulli et la turbulence. L'ouvrage devrait intéresser tous les pilotes souhaitant comprendre les mécanismes qui rendent leur activité possible.
L'auteur est enseignant-chercheur de physique à l'Université Pierre et Marie Curie à Paris et à l'Institut des Nanosciences de Paris. Il est pilote privé, pilote d'ULM et restaure avec son copropriétaire un Émeraude de 1955. Il a également écrit un ouvrage de vulgarisation sur la thermodynamique L'entropie et tout ça (Cassini, 2001), et est coauteur de Kepler (Rouergue, 2005) une biographie de l'astronome Johannes Kepler, découvreur de l'ellipticité des orbes plan
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Par contraste avec la rusticité brutale du moteur, le capot aristocratiquement ajusté luisait doucement au soleil et la courbe du bord d'attaque de l'aile évoquait un cimeterre oriental. Dans le cockpit, Martial Rataboul se coiffait de ses écouteurs tout en vérifiant que les aiguilles qui devaient bouger bougeaient, et que manettes et boutons étaient bien dans la position requise.
Un certain nombre d'années auparavant, quand il vint à Angélique Rataboul (née Esmes) un enfant de sexe masculin, son époux, Raoul Rataboul, déclara qu'un garçon né avec un patronyme qui sonne comme un roulement de tambour ne pouvait se prénommer que Martial. La jeune mère ne trouva, semble-t-il, rien à redire à cela, soit qu'elle approuvât son mari en toutes choses, soit que la suggestion l'eût laissée sans voix.
Toujours est-il que, malgré cette arrivée en fanfare, la biographie de Martial Rataboul n'offre pas un intérêt qui mérite que l'on s'y attarde, aussi ne le ferons-nous pas. Toutefois, la personnalité la plus lisse, l'existence en apparence la plus plate, recèle souvent des recoins complexes, des vices inattendus : cela peut aller d'une maîtresse soigneusement dissimulée à un goût immodéré, jusqu'à en être fatal, pour la crème brûlée, en passant par une variété de perversions dont nous ne tenterons pas de faire ici l'énumération tant l'imagination de nos congénères en ce domaine donne le vertige de l'infini. Martial Rataboul, lui aussi, est la proie d'un vice particulièrement redoutable car on n'en réchappe pas : l'aviation légère.
Une cause minime suffit parfois à déchaîner des forces disproportionnées : ce matin là, à l'instant précis où un index, peut-être légèrement imprudent, enfonça le bouton rouge destiné à cet usage, une troupe impétueuse de charges électriques se rua dans le cuivre des bobinages. Un champ magnétique puissant en jaillit, pôle nord vit pôle sud qui le reconnut : coup de foudre, ils s'aimèrent d'un amour irrésistible et s'unirent aussitôt. L'hélice en fut ébranlée et se lança dans un arc brusque. Pistons, soupapes, bielles, pignons, cames, poussoirs et courroies s'agitèrent de mouvements saccadés : fumées, tumulte et pétarade mirent fin à la paix matinale.
Par contraste avec la rusticité brutale du moteur, le capot aristocratiquement ajusté luisait doucement au soleil et la courbe du bord d'attaque de l'aile évoquait un cimeterre oriental. Dans le cockpit, Martial Rataboul se coiffait de ses écouteurs tout en vérifiant que les aiguilles qui devaient bouger bougeaient, et que manettes et boutons étaient bien dans la position requise.
Un certain nombre d'années auparavant, quand il vint à Angélique Rataboul (née Esmes) un enfant de sexe masculin, son époux, Raoul Rataboul, déclara qu'un garçon né avec un patronyme qui sonne comme un roulement de tambour ne pouvait se prénommer que Martial. La jeune mère ne trouva, semble-t-il, rien à redire à cela, soit qu'elle approuvât son mari en toutes choses, soit que la suggestion l'eût laissée sans voix.
Toujours est-il que, malgré cette arrivée en fanfare, la biographie de Martial Rataboul n'offre pas un intérêt qui mérite que l'on s'y attarde, aussi ne le ferons-nous pas. Toutefois, la personnalité la plus lisse, l'existence en apparence la plus plate, recèle souvent des recoins complexes, des vices inattendus : cela peut aller d'une maîtresse soigneusement dissimulée à un goût immodéré, jusqu'à en être fatal, pour la crème brûlée, en passant par une variété de perversions dont nous ne tenterons pas de faire ici l'énumération tant l'imagination de nos congénères en ce domaine donne le vertige de l'infini. Martial Rataboul, lui aussi, est la proie d'un vice particulièrement redoutable car on n'en réchappe pas : l'aviation légère.
Référence : | 894 |
Niveau : | Tout public |
Nombre de pages : | 150 |
Format : | 14,5x20,5 |
Reliure : | Broché |
Rôle | |
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Depondt Philippe | Auteur |
Avant-propos – Éloge de la toponymie bas-quercynoise
Chapitre I – de motu
Chapitre II – La composition des mouvements
Chapitre III – Le vol balistique
Chapitre IV – Une visite impromptue
Chapitre V – La pression
Chapitre VI – La PTU de Jeannot Jamblusse
Chapitre VII – L’énergie
Chapitre VIII – Une nouvelle recrue s’initie à Bernoulli
Chapitre IX – La mort d’un pilote
Chapitre X – La portance d’une aile : premiers pas
Chapitre XI – L’écoulement turbulent
Chapitre XII – Portance (deuxième)
Chapitre XIII – Le pot de Pénélope
Chapitre XIV – La couleur des nuages
Chapitre XV – La nav de Pénélope
Chapitre XVI – L’effet gyroscopique
Chapitre XVII – Le barbecue du club
Chapitre XVIII – Non-conclusion
Bibliographie
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